Patrouille à deux [PV Nuage d'Epine]

Perle de Grenat s'éveilla tôt se matin-là. L'aube n'était pas encore levée. Désir Ardent et Feuille de Nénuphar respiraient profondément à côté d'elle, dans le gîte des Guerriers. Encore à moitié endormie, la jeune chatte bailla un grand coup et secoua sa tête fine (XD Cristal) pour s'éclaircir les idées. Elle fit rapidement sa toilette, et tiraillée par une sensation de faim, elle se sortit de la Tanière en même temps que les premiers rayons de soleil de la journée.

Dehors, quelques oiseaux gazouillaient. Bien, si les oiseaux étaient de sortie, c'était que le gibier n'était pas loin ! Car c'est qu'elle avait une patrouille de chasse à organiser, elle. Elle se dirigea donc non pas vers le Tas de Gibier mais vers la Tanière des Apprentis. Âme Pure ayant prescrit du repos à Étoile d'Aigle, il avait délégué la Patrouille de nuit à Désir Ardent et Feuille de Nénuphar. Il ne restait donc que la Guerrière écaille-de-tortue et Nuage d’Épine pour la Patrouille de l'aube.

Elle entra sans le moindre bruit dans la Tanière des Apprentis et s'approcha de la silhouette endormie. Elle le secoua doucement d'une patte ferme, et annonça joyeusement :

- Debout, Nuage d’Épine ! Ce n'est plus l'heure de rêvasser, le soleil est levé et on doit prendre la Patrouille de l'Aube !

Puis elle se rendit toujours aussi silencieusement au Tas de Gibier, bien décidée cette fois à écouter son estomac.

Nuage d’Épine sursauta au contact de sa patte et se redressa sur sa litière. Perle de Grenat le considéra avec amusement : sa fourrure était presque entièrement recouverte de brindilles et de petits bouts de mousse.

- Bonjour Perle de Grenat ! Tu vas bien ? C'est toi qui m'a réveillé ? Pourquoi ? Tu veux faire une Patrouille avec moi ? Étoile d'Aigle est d'accord.

La Guerrière secoua les moustaches et répondit en souriant :

- Évidemment qu'il est d'accord, c'est lui qui me l'a demandé ! Allez, dépêche-toi, ou on ne sera pas rentrés à temps pour midi ! Rejoins-moi à l'entrée du Camp, d'accord ? On chassera en route.

Elle salua l'Apprenti d'un battement de queue, puis se retourna et bondit en dehors de la tanière. Elle atteignit l'entrée en quelques foulées, s'assit et passa sa langue sur son poitrail.

A présent, le soleil rayonnant annonçait une journée plutôt chaude. Ses rayons teintaient de rose les rares nuages flottants dans le ciel bleu pâle. La lumière illuminait le Camp de l'Ombre, et la forêt était pleine de vie. Ce serait une excellente journée pour la chasse. Perle de Grenat tourna son regard ambre vers la Tanière des Apprentis. On devinait du mouvement à la sortie. En effet, Nuage d’Épine émergeait du gîte.

La jeune chatte écaille-de-tortue se leva et se prépara à partir.

Nuage d'Épine écarquilla ses yeux vert feuille tellement il n'en croyait pas ses oreilles : Perle de Grenat l'emmenait vraiment -et enfin- en Patrouille ! Et Etoile d'Aigle lui avait demandé ! L'Apprenti se retint de justesse de hurler de joie en invoquant à son esprit le visage de son imbécile de frère, Petit Bonzai.

Puis, pendant de nouveau à sa belle qui l'attendait au dehors, il lissa son pelage à toute vitesse. Avant de sortir, le chaton se répéta mentalement toutes les techniques de chasse et de combat -on ne sait jamais- qu'il connaissait. Il ne devait surtout pas décevoir la Guerrière !

Puis, une fois propre, il se précipita à l'extérieur. Pour faire bonne figure, il rejoignit Perle de Grenat en trottinant :

- Je suis prêt, Perle de Grenat.

Le novice trottina joyeusement jusqu'à elle et lança :

- Je suis prêt, Perle de Grenat.

Perle de Grenat hocha la tête et sourit :

- Parfait, on y va ! On va aller vers la Lisière de la Forêt et on patrouillera le long de la frontière. Suis-moi !

Avec un air espiègle, la jeune Guerrière partit à fond de train à travers les arbres. Elle courut un moment à bonne allure, puis sprinta un peu avant de ralentir et de jeter un coup d’œil d'abord derrière elle pour s'assurer que Nuage d’Épine était bien là - ce qui était heureusement le cas -, puis aux alentours pour apercevoir du gibier. Un éclair brun, furtif, au bord de son champ de vision, attira son attention : une musaraigne !

La chatte se tapit dans la position du chasseur, se rapprocha de sa proie à pas de loup, et bondit sur le pauvre rongeur, qu'elle tua d'un coup de griffe bien senti. Elle déposa sa proie à ses pieds et releva la tête. Voyant l'Apprenti au pelage tacheté s'approcher, elle lui proposa d'un ton enjoué :

- Tu veux qu'on partage ou tu veux en attraper un autre ?

Lorsque Perle de Grenat détala comme un lapin poursuivit par un Apprenti, Nuage d'Épine partit à fond de train derrière elle, marquant un point d'honneur à ne pas perdre de vue sa fourrure écaille, qui se camouflait parfaitement avec les couleurs or et sang de l'automne.

Lorsque Perle de Grenat s'arrêta soudainement, l'Apprenti marqua un second point à ne pas la percuter. Décidément ! La journée s'annonçait réussite ! La Guerrière bondit soudain, le tirant de ses pensées. Elle avait déjà attrapé une proie. Nuage d'Épine décida de mettre deux points sur sa prochaine prise si elle était plus grosse que celle de la belle chatte écaille et deux autres s'il en attrapait une avant qu'elle attrape sa seconde à elle.

- Tu veux qu'on partage ou tu veux en attraper un autre ?

Le novice aux yeux couleur des feuilles écarquilla les yeux. Comment ? Un repas avec celle qui lui avait ravit son coeur ? Le coeur en question se serra. Le chaton bégaya :

- Je ... Reuuhhh ... Si tu veux mais je suis parfaitement capable d'en attraper une seul !

Nuage d’Épine eut l'air bouleversé et réfléchit. Mais crotte de souris, pourquoi avait-il besoin de réfléchir avant de dire s'il voulait s'attraper une souris ou en manger une demie ?

- Je ... Reuuhhh ... Si tu veux mais je suis parfaitement capable d'en attraper une seul !

Allons bon, il se mettait à bégayer maintenant. Perle de Grenat le regarda bizarrement, se demandant s'il était tout le temps aussi étrange et s'il était vraiment obligé de répondre à sa question par un autre choix à faire. Elle lui demandait s'il voulait partager ou s'en attraper une autre, et il lui rétorquait qu'il était capable de faire l'un et l'autre. Retour à l'envoyeur, en quelque sorte. Enfin bref, on n'allait pas y passer la journée. Elle haussa les épaules et lui lança, néanmoins amusée - ce qui devait sûrement se voir dans l'expression de son visage :

- Ben, fais ce que tu veux. Mais si tu ne te dépêches pas, il n'y aura plus de musaraigne !

Sur ce, la jeune Guerrière jeta un coup d’œil au novice, puis dépeça le rongeur en quelques coups de griffes assurés et l'entama, mordant à belles dents dans la chair juteuse. C'était toujours meilleur quand le gibier était frais.

[ Ils trouvent Aigle juste après la déclaration d’Épine ?]

[Chi tu veux !]

Nuage d'Épine regarda Perle de Grenat sourire et éclata de rire avec elle. Ses yeux verts se plissèrent et le chaton -ayant maintenant presque attend la taille de la Guerrière- poussa un grognement faussement menaçant puis se jeta sur la musaraigne. Toujours hilare, il en vola une bouchée.

Puis il se figea. Ses oreilles, virevoltant tantôt d'un côté tantôt de l'autre, ressemblaient à deux feux follets bruns tandis que ses yeux couleurs des feuilles brillaient d'un éclat nouveau. Des branches avaient bougé à sa droite. Un mouvement trop peu naturel pour qu'un rongeur ne soit pas à proximité. En adoptant souplement une position de chasseur plutôt convenable à son idée, le frère de Griffe de Bonzai avança gracieusement vers la source du bruit. Toute sa vie était en jeu. Si jamais il n'attrapait pas ce rongeur, Perle de Grenat se tournerait sûrement vers un mâle capable de la nourrir et ses petits aussi.

Des larmes de rage aux yeux, Nuage d'Épine -imaginant sa belle avec Désir Ardent ou encore Requiem du Corbeau- bondit. Le pauvre rat des bois qui passait par ici ne fit pas long feu. Bien qu'à moitié aveuglé par ses larmes, le novice avait visé juste. Sa proie mourut sur le coup, avec pour seules blessures quelques trous au milieu du dos, à peine visible sous ses poils drus.

Fier de lui, le chaton résista tout de même à l'envie de porter sa proie en triomphe jusqu'au pied de la chasseresse écaille. Il la contempla un instant, faillit regretta d'avoir enlevé une vie puis secoua sa petite tête brune et revint sur ses pas, son butin pendant mollement dans sa gueule.

- Alors ?

Et il lui fit un clin d'oeil.

Perle de Grenat observa d'un œil critique la position, la progression puis le bond du chasseur en herbe. Pas mal ! Il l'avait attrapé, ce rat. Le novice se tourna fièrement vers elle, sa proie désormais flasque entre les dents.

- Alors ?

La Guerrière ne réagit pas à son clin d’œil, mais se concentra sur sa propre prise qu'elle mangea goulûment en deux bouchées, ne laissant que des os (bien nettoyés). Puis elle se leva et répliqua d'un ton espiègle :

- Alors je vais prendre une bouchée de ce rat, puisque tu as eu droit à une bouchée de ma musaraigne !

Sur ce, elle fixa le pauvre rat et banda ses muscles. Elle se jetterait dessus dès qu'il le poserait à terre... et si Nuage d’Épine ne le posait pas, tant pis pour lui. Elle l'aurait, sa bouchée !

[désolée, pas trop d'inspi]

UP ?

[Vii
D'ailleurs, RDV demain au Centre sa te va ?
On ira surement chez Val' si elle est ok.
Sinon on se posera quelques part, dans un bar, resto, etc ...]

Perle de Grenat banda ses muscles, prête à bondir. Nuage d'Epine la jaugea un instant avant de répondre à son regard espiègle par un sourire insolent. Il fit demi-tour et, sa queue brune striée de noir fièrement dressée derrière lui, s'éloigna d'un trot snob.

Imaginant la moue déconfite, surprise ou défiante de la chasseresse, l'Apprenti d'Etoile d'Aigle voulut éclater de rire mais ne réussit qu'à s'étouffer à moitié avec la fourrure foncée du rongeur qu'il tenait toujours. Le chaton hésita à jeter un rapide coup d'oeil derrière lui. Il contourna un buisson d'aubépine et ...

Un hurlement de pure terreur s'étrangla dans la gorge du novice. Ses pattes s'étaient figées soudain et le pauvre félin manqua de basculer. Son poil court se dressa sur son échine, son corps se mit à trembleres yeux de jade se révulsèrent, ses dents transpercèrent impitoyablement la chair du rongeur qu'il portait, laissant s'écouler son sang sur le tapis d'aiguille tapissant le sol de la Pinède ...

Devant lui était étendu celui qu'il admirait et aimait le plus, celui qui l'avait recueilli, élevé, chéri et traiter comme son fils, qui lui avait servi de père :

Etoile d'Aigle